bae yong sun

my story ₪ Ces derniers temps, je ne supporte plus d’être enfermé dans cet appartement de grand standing avec mon père et sa nouvelle famille. Je meurs d’envie de faire mes valises et de quitter cette cage dorée pour rejoindre ma mère et ma sœur. Je ne peux pas succomber à cette douce tentation car je sais que cela causera beaucoup de soucis à ma maman. Les termes du divorce de mes parents étaient précis concernant ma garde : je pouvais habiter avec ma mère le temps du collège mais ensuite je devais vivre avec mon père comme j’étais son unique héritier. Est-ce que l’on s’était préoccupé de moi ? de mes envies ? Non ! Mon père avait eu l’argument facile avec la richesse de sa nouvelle femme, il pouvait subvenir à mes besoins facilement et comme il venait d’être nommé médecin en chef du service de cardiologie de l’hôpital le plus réputé de Busan, il avait le profil idéal pour élever un adolescent. J’avais été furieux contre lui d’avoir imposé ces conditions sans se soucier de moi ou de maman. Je ne voyais ma mère que tous les deux mois alors qu’elle vivait dans la même ville que moi. On trouvait toujours de quoi m’occuper pour éviter que je file chez elle en douce. Je suis toujours proche d’elle car elle est la seule dans ma famille, en dehors de ma petite demi-sœur de 4 ans, qui ne me jugeait pas. Quand je lui avais confié préférer les hommes plutôt que les femmes, elle m’avait seulement pris dans ses bras pour me bercer et me dire que si j’étais heureux ainsi c’était tout ce qui comptait. Ma petite Mae Ri était heureuse que je sois gay car ainsi elle restait la seule femme de ma vie. Je me demandais comment mon père et sa pouffiasse avaient pu être les heureux parents qu’une gamine aussi intelligente et adorable.

Ma relation avec Cheol Su avait été parfaite pendant un certain temps. J’oubliais auprès de lui les disputes incessantes de mes parents, les reproches de ma mère sur les absences de mon père, ceux de mon père nous trouvant pas assez bien pour sa nouvelle fonction. Mon petit ami me permettait d’être seulement moi-même, quand j’enfouissais mon visage dans le creux de son cou j’avais l’impression que le monde n’existait plus. Nous passions beaucoup de temps ensemble mais jamais assez à mon goût. Je me sentais tellement bien avec lui que j’avais eu le courage de tout dévoiler à ma maman… Je me souviens, elle était assise à la table de la cuisine. Mon cœur s’était mis à battre bien plus fort pendant que je prenais place en face d’elle. Ses yeux gris s’étaient posés sur moi comme si elle savait déjà ce que j’allais lui révéler… Ma maman me manque ! Je ne veux plus rester dans cet appartement et jouer au fils parfait alors que je veux juste crier au monde entier que je les hais tous. Mon père avait fini par apprendre que je fréquentais un garçon… et malgré la famille de Cheol Su, il avait été furieux que son fils unique qu’il destinait à une pouffiasse number 2 avait des défiances sexuelles. Il avait fait des pieds et des mains pour me récupérer avant la fin de mes années de collégien, fort heureusement un juge avait décidé de ne pas revenir sur l’accord fait. Mon père avait dû se plier à ses exigences. J’avais été heureux de pouvoir rester avec ma maman, même si ma sœur était de l’avis de notre père et que notre relation avait commencé à se dégrader. Quand le juge avait déclaré que je resterai jusqu’à la fin du collège chez ma maman, je me sentais fort et heureux… mais c’était avant que Cheol Su ne vienne tout gâcher.

J’étais rentré de mes cours particuliers tardivement ce jour-là. Nous avions eu les résultats des derniers examens, mes notes avaient baissé. Certes ce n’était pas catastrophique mais je ne voulais rentrer au lycée de mon choix, il fallait que je fasse beaucoup mieux. Pourquoi m’inquiéter maintenant ? J’avais encore le temps d’y penser… J’étais pressé de rentrer parce que Cheol Su devait passer à la maison ce soir. La seule qui nous acceptait sans se poser de question étant ma mère, elle nous permettait d’être nous-mêmes sous son toit. Souvent elle disait qu’elle préférait que nous soyons à la maison plutôt que trainer dehors et d’avoir des ennuis. Une vraie mère poule ! Ma sœur râlait mais était capable de se retenir devant mon petit ami… Ce soir-là quand je lui ouvris la porte, je ne pensais pas une seconde que tout allait basculer. L’expression de son visage, les bleus qui y apparaissaient, le ton de sa voix… tout restait graver dans ma mémoire. Il était venu m’annoncer que nous deux c’était fini. Je ne compris pas immédiatement ce qui se passait. Cette nuit-là, ma vie changea… et moi aussi.

Le silence qui règne dans cet appartement est parfois insupportable. Fort heureusement je ne dois pas écouter les jérémiades de ma belle-sœur concernant les absences de son mari alors que lorsqu’il est à la maison, elle se plaint qu’il ne travaille pas et qu’elle doive s’occuper de lui. Je vois bien que mon père est malheureux dans ce mariage mais je suis bien heureux de le voir souffrir ainsi. Mon père perd totalement le contrôle de son existence et je m’en réjouis. Cette année, plus rien ne sera comme avant… il ne peut plus contrôler ma vie désormais. Nous avons passé un accord quand je suis venu vivre chez lui, je me pliais à ses règles et il fermait les yeux sur mes déviances sexuelles. Cela ne l’avait pas empêché de m’envoyer consulter des spécialistes pour me guérir… mais en vain ! Aujourd’hui j’avais 24 ans et je devenais aux yeux de la loi, selon les accords passés avec le juge, libre mais surtout indépendant. Quand j’avais soufflé mes bougies, j’avais annoncé la couleur à mon père : plus de rendez-vous arrangés avec des filles, plus d’explications à fournir quand je suis avec un garçon, je ramène qui je veux dans ma chambre, je peux aller chercher Mae Ri à l’école avec des garçons, je ne peux découcher et surtout je suis libre de revoir Cheol Su si je le désire… Je suis pressé de vivre cette nouvelle année !

Mon karma doit être assez mauvais, ce n'est pas possible autrement ? Je traversais les couloirs de l'université pour me rendre au cours d'anatomie quand j'ai percuté quelqu'un. Je fus surpris de voir devant moi la seule personne qui m'obsède depuis plus de 6 ans : Cheol Su. Mon cœur s'était mis à battre beaucoup plus rapidement. Je voulus lui caresser la joue mais immédiatement je me suis rappelé ses paroles difficiles. Je le déteste ! Je ne sais pas s'il a senti que je lui en voulais mais il a fui... je pensais que les choses en resteraient là...

Je ne peux pas faire comme si je ne savais pas que Cheol Su est dans la même université que moi... Je ne peux pas faire comme s'il n'existait pas... Je ne compte plus les nuits blanches que j'ai passé à prendre la tête sur cette révélation. Je veux me venger de ce qu'il m'a fait ! Je l'ai cherché partout avant de le retrouver.... Nous passons beaucoup de temps ensemble mais c'est différent ! Je ne pense qu'à le faire souffrir comme j'ai souffert... sauf que je ne suis pas honnête avec moi-même.