my heart is gold but my hands are cold ☆

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Et une séance de volleyball terminée, une. Charlie était épuisée et couverte de sueur, mais elle prit le temps d'accorder un high-five à tous les membres de son équipe, toutes aussi féminines les une que les autres. Malgré les excellentes passes au sein de leur équipe, ce qui n'avait été possible qu'après de longues conversations et soirées rien qu'entre filles, elles avaient tout de même perdu face aux garçons de leur classe. Bien sûr, les filles se sentirent abusées une fois le match fini, en disant que ça n'allait que donner raison au sexisme de leur professeur de sport. Charlie ne pouvait pas leur en vouloir, après tout, ce type était véritablement vicieux. Elle essayait toujours de voir le bon chez chaque personne qu'elle rencontrait, mais elle n'était pas stupide, elle savait voir le mal là ou il résidait. Après s'être douchée et avoir engagée une bataille de savon avec ses co-équipières, elle se changea pour enfiler son jean et son pull, avant de jeter son sac de sport sur son épaule. Sur le chemin jusqu'à l'arrêt de bus, son téléphone vibra, et un sourire étira ses lèvres lorsqu'elle constata que c'était sa mère qui lui envoyait un message, pour lui dire qu'elle avait fait une tarte aux pommes et qu'elle ferait mieux de se dépêcher si elle ne voulait pas manger froid. La blonde répondit en pouffant de rire toute seule, sans même voir les regards des gens autour d'elle, qui soit la jugeait, soit la trouvait adorable. Plusieurs minutes d'attente plus tard et des échauffements improvisés sur le bord du trottoir, la jeune fille se pencha en direction de la route, pour essayer de voir si le bus arrivait au bout de la rue. C'est là qu'elle le sentit, ses genoux trembler soudainement et avant même qu'elle n'ait eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, elle chutait déjà sur la route.

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Aux yeux de Ji Sung, Dongnae était le lieu le plus paisible de toute le ville, c'était calme, bien loin de toute l'excitation qui émanait du centre ville. Ici c'était la quiétude, le silence ; la paix. Pour se changer les idées, il lui suffisait de faire un petit tour là bas, d'observer le paysage ou encore la grande roue que l'on apercevait à travers l'horizon. En réalité il n'avait pas énormément de passe temps, ni de réels intérêts personnels. La pression familiale, et en particulier celle de sa mère avait détruit son équilibre mental, il n'était pas normal, et il ne le sera jamais. Associable, sans ambition, sans aucun désir, au final il était comme un jouet défaillant ; la poupée qu'une mère désespérée avait crée. Ji Sung en fût le résultat. Froid , méchant, inaccessible et pourtant si fragile. Une fois qu'il voyait qu'il commençait à tarder et surtout qu'il avait de la paperasse à faire, il se dirigea à l’arrêt de bus le plus proche ou du moins le premier à portée de vue puis il attendit, dos contre le panneau d'affichage de l’arrêt. Contrairement aux autre, n'ayant nullement comme passe-temps d'écouter de la musique ou de pianoter sur son portable, il observa un à un toutes les personnes qui se trouvaient ici. Là ses yeux se posèrent sur une jeune fille qui était des plus ordinaires à un détail prêt. Elle s'approchait dangereusement de l'extrémité du trottoir. S'il y avait des dalles anti-dérapage c'était pour une raison non ?  Puis c'est pas comme si elle allait tom-..... Aussitôt imaginait-il cela, que la jeune fille commença à faiblir puis perdit l'équilibre et chuta en direction de la route. Instinctivement, le jeune homme décolla son dos de la paroi avant de la rattraper in-extremis en enroulant ses bras autour de sa taille la faisant alors basculer de tout son poids sur son corps. « Faut manger le matin hein. » "Ça va bien ? Rien de cassé ?" "Vous allez bien mademoiselle ?" Non. Impassible, le timbre calme, rien de tout cela ne faisait partie du vocabulaire du garçon. Non il allait droit au but en voyant le visage de la demoiselle pâlir. Ce n'était pas qu'il manquait d’intérêt pour la personne, mais juste que c'était sa manière à lui de s'inquiéter. Il avait tout simplement un gros problème pour exprimer certaines émotions, ou bien il était juste trop fier.

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Alors que l'asphalte se rapprochait dangereusement de son visage et que la jeune fermait déjà les yeux, sachant qu'elle serait incapable de récupérer une telle chute dans son état, des bras puissants s'enroulèrent autour de sa taille, pour la faire tourner et basculer en arrière. Charlie leva des yeux surpris sur celui qui venait de la sauver d'un accident grave pour sûr, avec pour bruitages de fond les murmures des gens et les exclamations de ceux qui demandaient si les deux jeunes gens allaient bien. Elle avait bien failli y passer cette fois-ci, et elle avait conscience que ce n'était ni la première ni la dernière fois que ce genre d'événement lui arriverait. Ces derniers temps, son corps avait tendance à se montrer plus fatigué que d'ordinaire, mais elle ne le faisait jamais remarquer aux médecins lors de ses visite à l'hôpital. Parce qu'elle savait ce qu'il allait dire, comme tout médecin consciencieux : de prendre du repos, et ça elle ne pouvait pas se le permettre. La façon de parler de son sauveur était décidément unique, mais elle ne s'offusqua pas de ses manières, pas lorsqu'elle n'arrivait toujours pas à se tenir droite sur ses deux jambes sans trembler frénétiquement. Et puis, il avait raison après tout, elle n'avait avalée qu'une pomme et un verre de chocolat chaud ce matin, parce qu'elle était pressée, comme d'habitude. « Ma p-poche... » bégaya-t-elle en se stabilisant en plaçant ses mains sur les épaules du jeune homme, en espérant qu'il comprendrait ce qu'elle cherchait à lui dire. Dans la poche de son jean se trouvait les morceaux de sucre que sa mère prenait soin de mettre là, parce qu'elle savait que sa fille avait la tête légère et qu'elle était apte à oublier sa dose quotidienne de sucre plus qu'autre chose, alors que c'est ce qui mettait sa vie en danger la plupart du temps. Ses doigts essayaient d'attraper les morceaux de sucre, parce que dieu seul sait à quel point elle n'aimait pas réclamer de l'aide à n'importe qui, mais ils tremblaient bien trop pour se saisir de l'un d'entre eux. Son regard changea pour évoluer en un appel à l'aide visuel, dirigé tout droit sur son sauveur.

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Ji Sung n'en avait peut-être qu'a moitié conscience, mais il venait probablement de sauver la jeune étudiante d'un terrible accident. Si elle avait chuté sur la route, elle aurait percuté une voiture sans même avoir le temps de se relever. Le plus choquant dans l'histoire pour le jeune homme n'était sûrement pas l'anémie de la demoiselle, mais sûrement le manque de réaction des autres personnes. Elles se tenaient sur le côté, loin d'eux en leur portant un regard jugeant, inquiet et qui pourtant restaient dans une position d'observateur. Si Ji Sung n'avait pas réagit, est-ce que l'une d'elle aurait dédaigné de bouger son postérieur ? Bien trop concentré sur leur petite personne, ils auraient laissé la pauvre étudiante chuter sur le béton. Il serra les dents, soupirait tout dévisageant un à un tout les passants. S'il le pouvait il leur aurait déjà craché son venin... Mais pour le moment il avait une autre priorité. Les mains toujours sur la taille de la jeune fille, il les retira lorsqu'il sentit qu'elle s'appuyait sur ses épaules. Pouvait-elle se mouvoir ? Non, elle était visiblement vraiment dans un état pitoyable. Lui faisait-elle une crise d'hypoglycémie en direct ? Du coup il lui fallait absolument du sucre. Lorsqu'elle lui bégaya de fouiller dans sa poche, il s'exécuta trouvant alors au fond son remède miraculeux. Il en saisit alors l'un de ces carrés de sucre, puis le tendit à la jeune fille toute tremblante. « Que faisait-tu dans cet état ? N'as-tu pas conscience du danger que tu cours en te déplaçant dans cette condition ? » De l'inquiétude. C'est qu'il essayait d'exprimer en vain mais il ne pouvait s’empêcher de faire sonner ses paroles comme des piques, des remarques désobligeantes sans le moindre signe d'empathie... Alors qu'il en avait justement. Elle avait sûrement ses problèmes, ses obligations, sa vie. Il n'avait aucune raison de la blâmer, surtout dans son état, mais c'était lui. Sa voix, sa façon de parler, son manque de tact, ces choses qui le définissait et le rendait si unique. « T'as quelqu'un à contacter ? Parce que non, tu ne vas pas rentrer chez toi seule dans cet état. » Disait-il dans un ton qui se montrait plus agréable. Il était vraiment inquiet.

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Son esprit se vidait lentement mais surement, au point ou elle n'entendait même plus les klaxons des voitures sur la route à coté, les automobilistes surement furieux d'avoir manqué d'heurter une étudiante. C'était comme ça à chacune de ses crises ; son corps faiblissait au point ou elle se retrouvait incapable de se mouvoir de sa propre volonté, et son cerveau refusait de réfléchir. La plupart du temps, Charlie arrivait à rentrer chez elle avant ce genre d'épisodes, et elle pouvait se reposer sur son lit pour récupérer, ou grignoter des sucreries si elle avait oubliée les siennes dans la journée. Il lui était déjà arrivé d'avoir une crise d'hypoglycémie en-dehors de la maison familiale, mais ses camarades de classe savaient décrypter les symptômes avant même que la crie ne se déclenche. Et ses amies étaient aux petits soins avec elle, toujours à lui rappeler de manger son morceau de sucre ou lui proposant un arlequin avant d'aller en cours. Seulement, la jeune fille était insouciante et imprudente, et aujourd'hui faisait partie de ces journées ou tout semblait glisser de ses doigts. L'inconnu lui tendit finalement le morceau de sucre qu'elle convoitait tant, et elle le saisit de ses doigts tremblants, pour le casser en deux avec ses dents, et laisser le sucre fondre en grains sur sa langue. Rapidement, son visage retrouva des couleurs, et elle put abandonner les épaules de son sauveur pour se tenir sur ses propres jambes. Aussitôt, elle s'inclina plusieurs fois devant l'étranger face à elle. « Excusez-moi, je vous remercie de votre aide. » Heureusement qu'il avait été là, sinon, elle se demandait ce qui serait advenu d'elle. Les autres gens à l'arrêt de bus étaient tous plongés dans leurs téléphones ou leurs journaux, et ne leur prêtait même plus attention. L'inquiétude que témoignait le jeune homme qui venait de la sauver d'un accident certainement grave la fit regretter d'être dans cet état, d'être la cause de son inquiétude. « Je suis désolé, normalement je fais attention à prendre ma dose de sucre quotidienne, mais j'ai complètement oubliée aujourd'hui... » expliqua-t-elle en gardant la tête baissée, peu fière d'elle. A part être un fardeau pour les autres, elle n'était pas très utile. Lorsqu'il parla d'une personne à contacter, Charlie sentit la panique affluer dans son corps, et secoua vigoureusement la tête en s'emparant des mains du jeune homme. « Non non, tout ira bien. Ma mère est à la maison, mais ça ne vaut pas la peine de l'appeler pour ça, vraiment. Et ne vous dérangez pas pour moi, ça devrait aller mieux maintenant. »

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Déjà pour que Ji Sung daigne d'éprouver de l'attention envers quelqu'un, et cela en public était un fait rare, mais bon, ce n'était pas comme s'il avait eu le choix. S'il n'avait pas été là, s'il s'était contenter de jouer le rôle de spectateur comme tout les autres passant cela n'aurait rien donné de bon. Après l'avoir secourue, rapidement il constata que la chute de la jeune fille n'avait rien à voir avec de la maladresse, elle n'avait pas simplement trébuché. En effet, d'après ses dires n'avait pas eu sa dose régulière de sucre et cela fût la cause de son malaise. Après avoir ingéré son précieux carré de sucre, celle-ci reprit des couleurs et lâcha l'emprise qu'elle avait sur les épaules du jeune homme avant de le remercier. « Hum, fais attention à toi alors » Lui disait-il lorsqu'elle refusa de l'aider. Après tout elle était assez grande pour se débrouiller, et puis il lui avait proposé son aide, si elle refusait il ne pouvait plus rien pour elle pas vrai ? Il en avait fait assez uh ? Alors qu'il s'était retourné pour penser à autre chose et à prendre de la distance, il entendit le bus arriver. Il se mordit sa lèvre inférieure, croisa les bras s'offrit alors une longue réflexion. Il avait beau le nier, il n'avait pas l'esprit tranquille. Soudainement, il se tourna à nouveau dans la direction de la jeune fille avant de s'écrier. « Si tu n’appelle pas ta mère, je te raccompagne. » Et ce n'était pas comme s'il lui laissait le choix, le timbre dur et inflexible de Ji Sung s'avérait parfois être un outil utile pour convaincre les autres. « Ce n'est pas parce que tu te sens mieux dans l'immédiat que tu ne vas pas rechuter. Ce que tu as pris, ce sont des sucres rapides, ça va marcher rapidement mais l'effet va cesser tout aussi vite. Ce n'est pas comme si tu avais pris un petit déjeuner normal où il y a des nutriments normaux, c'est à dire des sucres lents » Et voilà le charabia scientifique qu'il sortait. Peut-être qu'elle n'allait pas trop saisir ou ignorer totalement ce qu'il venait de dire, mais il n'allait pas lâcher l'affaire. « De toute façon on prend le même bus. » Bon voilà, est-ce que dire "échec et mat" est approprié ?

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Elle remercia d'un sourire assez grand pour rejoindre ses deux oreilles de chaque coté de son visage l'étranger qui venait de la sauver, avant de se retourner en direction de la route qui avait bien failli être la dernière chose qu'elle verrait en tant qu'être vivant. Dieu, elle n'osait même pas imaginer les conséquences que sa chute aurait pu avoir. Soit elle y serait passée soit elle serait devenue handicapée, et dans les cas, elle ne ferait qu'apporter plus de troubles à sa mère. C'était décidément hors de question, elle devait vraiment porter plus attention à sa santé physique. Le vrombissement familier du bus résonna à ses oreilles, et alors qu'elle se joignait à la masse sur le trottoir qui attendait pour le bus, son sauveur se retourna vers elle pour crier que si elle n'appelait pas sa mère, il allait la raccompagner. Charlie ouvrait déjà la bouche pour le remercier et lui dire que non, vraiment, ce n'était pas la peine, mais il la dépassa rapidement en commençant à parler scientifiquement, causant à la demoiselle de froncer les sourcils en essayant de suivre son raisonnement. Non mais, elle n'avait jamais été très forte en mathématiques à vrai dire, donc ce n'était pas facile pour elle de faire le lien logique entre les sucres lents et les sucres normaux dont il parlait. Enfin, il termina en expliquant qu'ils prenaient le même bus, et Charlie ouvrit grand la bouche, surprise. « Vraiment ? Mais je ne veux vraiment pas vous déranger. » Sauf que voilà, le bus venait de s'arrêter sur la route et les gens commençaient déjà à monter dedans. Elle hésita un instant, en tournant la tête vers le bus et vers le jeune homme répétitivement, avant de finalement acquiescer énergiquement. « D'accord ! » s'exclama-t-elle en attrapant une des mains du jeune homme, parce que le bus n'allait pas attendre qu'ils finissent leur petite discussion sur le trottoir. Elle le traîna littéralement derrière elle jusqu'à ce qu'elle trouve deux sièges libres, ou elle s'installa en tapotant l'autre siège pour lui faire signe de s'asseoir là. Puis, elle fouilla dans son sac de sport, pour en sortir une sucette miraculeuse au cola. « Pour vous remercier. Ce n'est pas grand-chose, mais je n'ai pas grand-chose à offrir. » expliqua-t-elle toujours en souriant.

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D'ordinaire plutôt individualiste, il se serait arrêté au strict minimum ; une simple petite attention porté sur la jeune fille puis il allait retourner à ses occupations. Mais aujourd'hui le feeling était différent... Peut-être parce qu’il était entrain de déprimer il n'y avait même pas une heure ? Peut-être. Au moins de préoccuper d'elle allait lui changer les idées. Alors qu'elle refusa son aide, celui-ci insista pour la raccompagner, clamant prendre le même bus qu'elle alors qu'il ne savait même pas lequel elle allait prendre. Curieux hein ? Il avait un crush sur elle ou quoi ? Non pas du tout. C'était tout simplement parce qu'il était inquiet, et qu'il était tellement rare qu'il le montre explicitement que là, c'était limite exagéré et un peu trop lourd. Ils entrèrent dans le bus, et il se laissa guider par la jeune fille qui avait saisit sa main un peu plus tôt. Finalement ils trouvèrent au fond du bus deux places libres sur lesquelles ils s'installèrent. Lorsqu'il vit le visage de la jeune fille s'illuminer, il comprit rapidement que si elle avait refusé sa proposition précédemment c'était tout simplement par timidité ou peut être par gêne, au final c'était bien mieux qu'il l'accompagne au cas ou elle ferait à nouveau un malaise. Par la suite, elle lui tendit une sucette qu'elle sortit de son sac en guise de remerciement.... Plutôt originale comme idée. « Oh... merci. » Chose plutôt inattendue de son point de vue, il la rangea dans la poche de son gilet. Le silence s'installa, puis après quelques brèves minutes, il reprit « Sinon tu n'as pas la tête qui tourne ? » Ouais, il aurait put essayer d'en savoir un peu plus sur elle, de sympathiser ou même de parler de la pluie et du beau temps, mais non Monsieur l’asocial n'avait que trouvé ça comme idée. Si la discussion continuait ainsi, le trajet allait promettre d'être ennuyant.

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Elle n'avait aucune idée si il appréciait le glucose comme elle l'appréciait, mais une sucette n'avait jamais tuée personne, du moins pas à sa connaissance. Et puis c'est la moindre des choses qu'elle pouvait faire pour le remercier, non seulement de l'avoir sauvée mais aussi de la raccompagner chez elle. Charlie songea brièvement à envoyer un message à sa mère pour lui dire qu'elle aurait un invité, mais se ravisa juste à temps. Elle ne tenait pas à ce que sa mère soit au courant de ce qui lui était arrivée, sinon elle risquait encore de se faire un sang d'encre pour sa fille. Le silence tomba sur le duo sans qu'elle ne sache comment le briser. A vrai dire, le jeune homme était intimidant, autant dans ses paroles que dans son physique. Lorsqu'il reprit la parole, elle prit ça comme une initiative d'engager la conversation. « Non, ça va. Enfin, je commence à avoir chaud, mais ça, c'est la faute à lui là. » dit-elle en pointant du doigt le disque jaune qui flottait dans le ciel, et qui l'aveugla quelques secondes. Elle retourna la tête vers le jeune homme pour lui tendre sa main. « Au fait, je ne me suis pas présentée. Charlie, enchanté. » Bien sûr, elle n'allait pas lui donner son nom de famille. Il venait de lui sauver la vie mais elle ne tenait pas à ce qu'il le regrette en apprenant qui elle était et qui était ses parents. Le silence revint à nouveau, pesant et lourd. La jeune fille tapota ses ongles contre l'écran de son téléphone en réfléchissant à quoi dire ensuite. « Et vous travaillez ? Ou vous allez encore à l'école ? » s'enquit-elle, curieuse. Elle avait du mal à donner un âge aux personnes qu'elle rencontrait, alors leur donner une profession ou une filière scolaire, c'était bien trop demandé.

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Lorsqu'elle lui tendit la précieuse sucette au cola, Ji Sung l'accepta avec joie puis la rangea dans sa poche. Non qu'il n'aimait pas les sucreries, mais il préférait la réserver pour plus tard, et puis s'il la mangeait là devant elle cela n'allait pas être très poli. Une fois qu'ils trouvèrent leur place, le silence s'installa rendant alors l'ambiance peu à peu pesante, en effet aucun des deux n'osait prendre parole. Finalement le jeune homme essaya de rouvrir le dialogue en lui demandant si elle allait bien, si elle s'était remise de sa chute. Ce n'était pas forcément la meilleure façon d'initier la discussion, mais cela marcha, et la jeune fille poursuivit en se présentant par son prénom. « Moi c'est Ji Sung. » Il fit de même tout en acceptant sa poignée de main. Peut être était-ce à cause de son apparence intimidante ou de la façon dont il parlait, mais il silence s'était réinstallé à nouveau. Légèrement embarrassé, pensant qu'il valait mieux se taire, Ji Sung ne tenta pas à nouveau de prendre parole. En effet, celui-ci pensait être la cause de cette atmosphère pesante. Après tout il ne fallait pas se voiler la face, il avait clairement conscience que son attitude le rendait difficilement abordable. Son intonation un peu trop brutale, peu encourageante à poursuivre un quelconque échange avec lui. Il le savait, il vivait cette situation tout les jours, que ce soit avec Jae Sun ou n'importe qui de son entourage. Il était tout simple déagréable. Contre tout attente, Charlie poursuivit, désirant en savoir un peu plus sur lui malgré son attitude. «Je suis étudiant en psychologie à l'université de Busan. Et toi... Aussi étudiante je suppose ? » Lui répondit-il. Il supposait alors qu'elle aussi était étudiante, du moins il estimait qu'elle n'avait pas plus de la vingtaine d'où la raison de son tutoiement un peu prématuré.

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Bien, au moins, elle avait réussie à obtenir son nom. Si jamais elle trouvait de quoi le remercier à la juste valeur de son sauvetage, elle saurait qui réclamer. Parce qu'elle n'allait pas non plus déambuler dans les rues comme une âme en peine, en essayant de dresser un auto-portrait d'un jeune homme dont le physique était certes classieux, mais aussi purement banal. De loin comme de près, il ressemblait à un jeune chaebol ou à un homme d'affaires. Les préjugés vous diront que ce genre de personnes ne font pas attention à leur entourage et encore moins aux étrangers, mais ce qui venait de se passer prouvait le contraire, largement. Charlie secoua énergiquement sa main tout en secouant tout aussi énergiquement sa tête, son sourire prêt à arracher la peau de ses joues en grandissant. Ji Sung devait surement la trouver bizarre, à se demander si elle n'avait pas une sorte de ressort quelque part dans son corps, qui la faisait bouger de la sorte. « C'est un joli nom. C'est votre mère ou votre père qui l'a choisi ? » s'enquit-elle en relâchant finalement sa main. Et oui, malheureusement, il lui arrivait de poser des questions étranges, parce qu'elle ne connaissait pas grand-monde et que tout attisait sa curiosité autour d'elle, même quelqu'un comme Ji Sung, qu'une autre personne aurait surement jugé de citoyen lambda. Sa façon de parler était étrangement abrupt et peu amicale, presque comme si il était réluctant à poursuivre la conversation. Mais elle n'allait pas abandonner son idée de faire connaissance avec celui qui venait de sauver sa vie, tout de même, c'était la moindre des choses. Si ça ne tenait qu'à elle, Ji Sung aurait figuré dans les grandes lignes du journal de ce soir. « La psychologie, pour de vrai ? J'ai entendu dire que c'est compliqué. Est-ce que ça veut dire que vous pouvez faire le diagnostic mental de n'importe quelle personne ? » l'interrogea-t-elle avec des étincelles impatientes dans les yeux, insinuant presque qu'elle désirait connaitre son avis sur elle. C'était presque comme si elle lui demandait si il avait des supers-pouvoirs, comme dans le Mentalist. Il fallait vraiment qu'elle arrête de fouiner dans la vie des gens, parce que c'était vraiment malpoli. Enfin, ça marchait très bien avec les personnes âgées et sa mère, mais ce n'était pas pareil. Là, c'était un étudiant, qu'elle vouvoyait alors qu'il ne devait pas être si vieux que ça. Mais c'était la politesse obligée entre deux personnes d'un âge différent. « Etudiante aussi, oui. En staps, école privée ! » expliqua-t-elle en tapotant ses doigts sur son sac de sport, qu'elle redressa sur son épaule lorsqu'il glissa dans le processus.

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