Chacun pour soi et dieu pour tous.
Ils gardent tous silence. Sur le bureau, un étui, l’étui d’un
jeu de cartes vide. Les regards sont échangés, et si pour certains
l’excitation est lisible sur leurs pupilles, chez d’autres,
l’appréhension et la peur commencent à teinter leurs traits.
Le jeu vient de commencer. Ils pensaient simplement passer une nouvelle journée de cours, où
chacun connaît sa place, et chacun
connaît son rang ;
le conseil en avait décidé autrement.“LE DESTIN BAT LES CARTES MAIS C’EST NOUS QUI LES JOUERONS...”
Maintenant, tout est une question de vitesse, le conseil attend, le conseil guette. Il faut
être attentif, et il faut
être rapide,
les cartes décident de tout, les cartes feront de vous quelqu’un de respecté, ou quelqu’un de détesté. Alors, soyez attentifs, cherchez bien, cherchez au mieux,
usez de ruses si vous le désirez, personne ne vous jugera pour cela, après tout,
tous sommes dans le même bateau, et tous voulons rester à flot. Fille, garçon, sportif, stupide, rockeur, skater ; peu importe qui vous êtes, on n’en a que faire de qui vous êtes,
votre carte est votre nouvelle identité.« ON NE PEUT CHANGER LES CARTES QUI NOUS ONT ETE DISTRIBUEES, MAIS LA MANIERE DONT ON LES JOUE. »
L’université Nationale de Busan (PNU) est toujours classée parmi les
meilleures du pays ; en image, elle s’affiche sérieuse et droite, elle s’affiche
importante et prestigieuse. Pourtant,
la légende raconte que le Jeu a toujours eu lieu, que
les Cartes ont toujours tout décidé. Quatre familles s’affrontent pour gagner le contrôle de l’école, tout dépend du Jeu.
Les cartes décident du rôle de l’élève, les cartes décident de l’importance de l’élève, les cartes décident de leur devenir.
Les professeurs mêmes sont au courant de ce système, mais
ne peuvent s’y opposer, personne ne peut s’y opposer,
tous sont contraints de se plier aux règles, enfin… tous ?