if i were a fish.

Et Dieu créa : Millark Waterside Park, ou plus communément nommé : la foire aux corps de rêves et étudiants surexcités. Ouais, m’enfin je doute que Dieu en ai quelque chose à foutre de ce parc, mais j’avoue que la ville à carrément assurée un max en créant un lieu de paradis total. J’ai beau avoir ma propre plage privée, j’avoue que de l’eau bien claire et sans sel, bah ça déchire grave comme dirait Yohan. Pour l’occasion, j’ai même acheté un nouveau bikini digne de ce nom après que l’ancien ai été sauvagement bousillé suite à la soirée au complexe sportif avec Rob. Qui aurait cru que le rhum avait un tel pouvoir sur un ensemble de bain Victoria’s Secret ? J’écumais les allées du parc aquatique avec quelques spades et deux amis venus de NY pour profiter de vacances en Corée. Putain, ça faisait du bien de profiter du soleil et de pouvoir échapper à cette chaleur étouffante.

« Lily, look, y a ton attraction favorite. » Paf, Kelly -une vieille amie- m’indique du petit doigt le plus grands des toboggans du parc. L’immense tube doit bien faire trente mètres de loopings et lignes droites. Enfin, j’abuse certainement mais là n’est pas la question. Adepte de fortes sensations et accroc à l’adrénaline, je ne me fais pas prier. « Gosh, c’pour moi ça. J’vous rejoins après les gars. » Bon, je ne suis surement pas la seule courageuse mais j’ai l’impression que la buvette les inspirent plus que quelques fortes sensations. Tant pis, c’est encore mieux quand on est seul. De toute façon je doute qu’on rentre à plusieurs dans ce machin gigantesque. J’escalade avec un peu de mal toutes les marches menant au sommet. Bordel, si je ponçais pas un paquet de clopes par jour, j’aurais au moins du souffle pour montrer une cinquantaine de marches. Finalement arrivée, je me laisse tomber sur la dernière marche en respirant bruyamment. « Vous allez bien ? » Une voix rauque se fait entendre derrière moi et je tombe sur une lesbienne vachement sexy en une pièce orange. Je lui offre un sourire à travers deux essoufflements. « Tr… tranquille. Sérieux… Faut mettre… Un…. Ascenseur… » Je termine ma phrase avec une expiration bruyante, ruinant toute forme de sensualité. Au diable la sex-attitude, j’ai juste envie de descendre ce foutu toboggan rose bonbon. Je me rend compte que j’ai gardé mes lunettes de soleil, alors je les donne à la nana puis prend place le cul dans l’eau en attendant le départ. « Bon. 3. 2. 1… Partez ! » Au signal je pousse un cri à faire trembler Busan et m’enfonce dans l’obscurité du tube, à toute allure, riant aux éclats. Une véritable gamine ouais. Le trajet semble interminable et finalement, après plusieurs virages et une épaule à moitié déboitée, je vois la lumière. Enfin, je ris toujours comme une hystérique. Il me semble voir une forme devant moi, un truc un peu grand et pâle. Ptain, soit j’hallucine soit je vois mon bel étalon Chinois devant moi. Quand même, après m’avoir laissée en plan sur la plage, trempée et l’air d’une abrutie finie, je n’ai toujours pas réussi à le zapper. En même  temps, dur d’oublier un être vivant pareil. Pourtant dans un réflexe, je colle mes mains aux parois pour ralentir, ce qui fonctionne. Un peu, pas beaucoup. « ATTENTION EN BAS ! YAH ! » Et dans mon ralentissement, c’est bien ses cheveux mouillés que je vois, son visage si beau et … Oh my gosh, c’est quoi ces abdos là ? J’étais pas au courant de ça moi ! Perdue dans mes pensées, les yeux grands ouverts, je fonce droit sur un pauvre Yi Feng. Splash. C’est moi où à chaque fois que je le croise mon karma semble plus pourris que jamais ? Je me ramasse lamentablement sur lui et l’entraîne dans ma chute, le bassin étant légèrement profond. Enfin perso, moi j’ai pas pieds.

Tout est silencieux. Enfin presque, il me semble entendre des cris de joies à l’extérieur, à travers les glouglous qui sortent de mon gosier. Je ne distingue rien à travers les bulles qui sortent de ma bouche, à croise que ce rideau d’air semble venir d’une autre galaxie. Finalement ma vue s’ajuste et mon regard tombe sur un torse, bien trop musclé d’ailleurs. Cette peau laiteuse me dit quelques chose. Et c’est à cet instant précis que je revins à mes esprit. Le toboggan, ce foutu toboggan et mon atterrissage. Sur mon bel étalon bridé qui plus est. Foutu destin, il agit vraiment quand on ne s’y attend pas. Alors que je patauge sous l’eau, je me prend son pied en pleine tête et hurle dans les profondeurs. Les bras en l’air, j’atteins enfin la surface -surement pas en bon état- et me met à hurler en même temps que lui. « MAIS PUTAIN ! » Outrée, je plaque une main sur mon nez, le pinçant un peu. Si je saigne, je le tue. Enfin non, mais je lui en voudrait à mort, moi qui me vante à tout va d’être naturelle, si je dois faire de la chirurgie par sa faute, c’est la fin de mon petit monde tout rose. Les yeux exorbités je le regarde dans le blanc des yeux : comment ça, encore moi ?

« YAH ! J’ai pas fait exprès okay. J’te jure que je savais pas que t’étais au bout du tunnel. Ni dans le parc aquatique d’ailleurs. » Pour une fois, dans ma vie de chieuse doublée d’une stalkeuse, j’ai pris une journée de congé pour aller m’éclater. Mais sérieusement, mon coup de foudre n’est probablement pas si absurde que ça puisque je continue à croiser le beau mannequin. Je suis contente de le voir, enfin à moitié, car j’ai vraiment grave mal au nez. Je continue à pincer celui-ci, ce qui me donne une voix un peu douteuse. « Mais… C’est toi aussi, qu’est-ce que tu fou là ? T’es comme un cachet d’aspirine j’aurais jamais cru que tu pointerais le bout de ton nez à une piscine. » Et c’est la pure vérité quoi. Je l’aurait bien suivit jusque dans les chiottes ou même son lit, mais de là à m’attendre à le voir dans un endroit pareil. Quoique, je suis aussi blanche comme un cul, sauf que moi, bah je bronze pas c’est tout. Même après m’être exposée au soleil, je suis légèrement halée mais je reste toujours aussi pâle. Foutue génétique à deux balles, si je pouvais avoir ne serait-ce qu’un quart du bronzage à Aeri. Je tente de renifler mais une douleur fuse dans mon arrête. « Aie, ‘tin sérieux, ton pied c’est quoi au juste ? Un katana… » Gloups. Je coule. Ah bah oui, j’ai pas pied de ce côté là. On fait pas tous un mètre quatre-vingt-dix hein.

Je coule à pique, comme d’hab du haut de mon presque-mètre-soixante. Qu’est-ce que c’est que ce bordel encore ? A croire que le mec à eu une entrevue avec Yohan ma parole. Oh mon gosh, c’est peut-être le cas ? Il à l’air persuadé que je l’ai stalké jusqu’ici. Nan mais sérieux, tout va de travers, un peu comme un spaghetti coincé dans l’oesophage. Je sens des mains s’accrocher à mes bras et je retrouve vite un bout de la surface. Impossible de parler en nageant, j’suis pas non plus multifonctions moi. Quoique, ça dépend pour quoi en fait. Je ressort de l’eau en toussant, un oeil à moitié fermé et l’autre ouvert. pas très sexy, certes, mais le chlore ça pique grave. Je lance un regard mauvais à mon bel étalon : « Mais ! Mais ! Non mais sérieux ! J’ai juré ! Je jure pas pour rien moi. J’t’ai pas suivis okay ? » Je tente de m’expliquer mais j’ai un peu de mal et en plus mon nez me fait mal à mort. Je le vois faire un signe à une quelconque personne mais je n’y prête pas attention, trop occupée à me pincer le nez. Comment faire ? J’ai pas vraiment l’habitude de me justifier, à part avec… Yi Feng et Yohan. A croire que j’ai une malédiction merdique avec les deux. Même avec Rob ça ne se passe pas comme ça. De toute façon avec Rob, tout est toujours parfait alors à quoi bon comparer l’incomparable. Je finis par ouvrir les deux yeux pendant que le mannequin m’attire vers le bord. « Merci… » Quand même, j’ai pas oublié d’être un minimum polie, j’ai un peu d’éducation à travers ma façade lustrée par les soirées. « N’empêche que… » Je tousse encore, ayant bu la tasse. La seconde fois d’ailleurs : à chaque fois que je me retrouve avec Yi Feng, je bois la tasse, cherchez l’erreur, ça doit être un truc scientifique. « … Aie, non sérieux. Regarde ! » Je lâche enfin mon nez et approche mon visage à environ deux centimètres de celui du mannequin.

Pendant un instant, je ne fait pas attention à ce que cette proximité provoque comme sensation en moi. Bien trop préoccupée par l’état de mon pif, je m’approche dangereusement puis m’arrête avant que nos nez de touchent. « Tu vois ou pas !? Ça fait super ma… » Aw, coupée dans mon élan, je me rend compte que je suis quand même vachement près de lui. Putain, c’est vraiment dingue. Je ne sais pas combien de fois je me suis dit qu’il est beau, mais je commence à être rayée un peu, je me répète. M’enfin quand même, même son nez avec sa forme peu commune est sexy. Je tente de ne pas loucher puis cligne des yeux une fois en reculant avec une extrême lenteur. Je dégluti en fuyant son regard puis tapote doucement mon nez pour voir si rien n’est cassé. « Sinon, merci, tout va bien, t’en fais pas c’est pas grave. » L’ironie dans ma voix est fortement présente alors que je m’accroche d’une main au bord pour ne pas couler encore une fois.

« Tu n’as rien bon sang. Au pire regarde toi dans mes lunettes. » Putain, décidément il est têtu celui-là. Aucun sentiments ma parole, m’enfin bon, je ne continue pas à me plaindre et passe un doigt hésitant sur l’arrête de mon nez. j’ai vraiment mal, mais d’un certain côté, tant mieux si je n’ai rien, c’est le principal. Je n’ai pas cette passion particulière pour la chirurgie alors si je peux l’éviter pendant le reste de ma vie, ça vaut mieux. C’est pas pour autant que je vais aller me reluquer dans ses lunettes, surtout si c’est pour voir ma tête de poisson trempé. Je préfère rester dans mon coin, reculant sur le bord. Mes cheveux me collent au crâne et le reste s’évase dans l’eau comme un halo multicolore : quelle idée aussi de tester une nouvelle coloration. Un jour je finirais surement avec les cheveux rouges si ça continue. Quoique, un pari est vite perdu, manquerait plus que Yohan, Andy ou Rob me demande une nouvelle coloration. Je secoue la tête puis me fait glisser sur le rebord de la piscine, remettant mon haut de maillot de bain un peu plus droit. Avec toutes ces actions j’ai même pas fait attention à ça : ça aurait été encore pire si un sein était sorti de mon soutif. Bonjour l’arrivée chaotique.

Je regard Yi Feng s’éloigner, légèrement déçue, comme à chaque fois qu’il me tourne le dos. J’attrape ma tignasse pour l’essorer puis une fois bien debout sur le bord de la piscine, je balance ma tête en avant puis en arrière : ouais, les cheveux collés c’est vraiment pas sexy. Alors que je passe une main sur mon visage dénué de maquillage, je frotte mes yeux pour tenter d’enlever le chlore qui me les brûlent. J’ai pas vraiment envie d’en rester là alors je m’éclipse un court instant, le voyant mettre sa crème solaire. Décidément, ce mec est un cas. Enfin, à sa façon. J’arrive  à la buvette et y croise mes amis qui me demande qu’est-ce que je fou depuis tout à l’heure : je leur répond simplement que j’ai quelque chose à faire et que je reviens plus tard. Je ne sais pas vraiment ce que le mannequin bois mais j’opte pour deux jus de fruits : j’aurais pu prendre un soda mais c’est pas limite si monsieur fait attention à sa taille de guêpe. Jus en main, je contourne la piscine et viens m’asseoir sur le bord aux côtés de mon bel étalon bridé. « Je suppose que même les vampires ont besoins de crème solaire. » je luis dis ça tout naturellement en lui tendant un jus de fruits. « T’as rien au moins ? Je me plains depuis tout à l’heure mais je t’ai foncé dessus quand même… » Bah ouais, je reste un minimum réaliste, je suis pas le centre du monde et je suis arrivée quand même sacrément vite, c’est pas limite si j’ai pu lui péter une côte au mannequin. Je bois une gorgée de mon jus de fruit puis vois une jeune fille au loin. Elle s’amuse avec d’autres nanas, l’air plus heureuse que jamais. j’ai l’impression de l’avoir déjà croisée sur le campus, m’enfin je fais tellement peu attention à ce qu’il y a autour de moi là-bas. Je me souviens que Yi feng lui a fait un signe un peu plus tôt, et le doute s’immisce rapidement en moi. Mon estomac se noue instantanément. Une éventualité pas encore envisagée et que même Yohan ne m’aurait pas dit, juste pour me faire chier. « Au fait…. C’est… Ta copine là-bas ? » Je pointe du doigt la jolie asiatique un peu plus loin puis prenant un air un peu trop neutre pour être crédible, je jette un coup d’oeil vers la sortie du toboggan, là où un mec viens carrément de se rétamer. « Elle est jolie. »

Je balance à rythme régulier mes jambes dans l’eau. C’est probablement à cause de la canicule, mais elle semble bouillante. Mes orteils vernis de rouge vermeil se déforment à travers les mini-vaguelettes que je créer en quelques battements de jambe. C’est dingue à quel point on se sent bien dans ce parc, j’y resterais volontiers ma vie entière, si en plus de ça à côté de moi je retrouve mon bel étalon bridée. J’attrape la paille de mon verre et aspire tout doucement le jus de fruit qui me rafraichis instantanément. Bon, il s’en remettra, c’est déjà ça. En même temps on aurait carrément pu se faire super mal, si j’avais pas ralenti un minimum, à coup sûr ce serait parti en sucette. Et là, je pense qu’il m’en aurait voulu pour de bon. Difficile de contrôler une aussi forte concentration de maladresse. Alors que je pointe un doigt vers l’asiatique au loin, j’hoche la tête en guise de réponse à Yi Feng. « Ouaip’. Celle qui joue avec l’énorme ballon. » Je tente de rester le plus neutre possible mais mon esprit est en ébullition. Non pas de rage, mais une sorte de mélange de honte et de déception. Si cette nana est vraiment sa petite copine, j’ai plus qu’à m’enfoncer dans ma dépression et faire appel à toute la famille des bleus pour me remonter le moral.

Oh, oui, elle est belle. Mannequin aussi ? Comme lui ? Décidément ces gens là ont quelque chose de puissant en eux. A croire que le cercle des mannequins est très privatisé. Pourtant j’en connais un paquet, mon frangin le premier. Mais là, tout semble différent avec Yi Feng et sa personnalité énigmatique. Bizarrement, ça ne m’étonne pas qu’il sorte avec une fille pleine de joie. Je la voit au loin, elle semble croquer dans la vie à pleine dent. Il faudrait juste qu’elle ne disjoncte pas comme moi finisse par tout manger. Je cligne des yeux deux fois de suite et baisse mon regard sur une tranche d’orange fidèlement accrochée au rebord de mon verre. Je joue avec la pulpe sans vraiment y prêter une grande attention. « Tu dois beaucoup l’aimer… » Je marmonne dans mon coin alors que le mannequin part dans une description de son âme soeur. Et moi, dans cette histoire, qui commence à me sentir terriblement conne. Jalouse ? Pas vraiment, lui  et moi on est pas ensemble. C’est juste que j’ai l’impression d’arriver trop tard et je suis carrément déçue. J’apporte la paille à mes lèvres pour boire une grande gorgée de jus. « Si Yi Feng s’écrit avec le caractère du Phoenix, Yi Mei, s’écrit avec celui de la beauté. J’ai choisi son prénom quand j’étais gamin. C’est ma petite sœur.  » Je manque de m’étouffer avec mon jus de fruit et avale de travers. Si, en fait, je m’étouffe. Je suis tellement surprise que j’ai sincèrement envie de chialer. Amen, ce n’est pas sa petite copine. Et l’affection qu’il à envers sa soeur pourrait paraitre ambiguë, mais je le comprend. Après tout, j’ai un jumeau, c’est encore pire. C’est le genre d’affection que très peu de gens comprennent. Alors que je tousse et essuie une larme sur le coin d’un de mes yeux, j’ose enfin le regarder. « Bon sang. J’ai cru que c’était ta petite-amie. » Je pose mon verre sur le bord du bassin avec un petit rire nerveux et va chercher ma serviette posée à moins d’un mètre de nous. « Tu as bien choisis. Son prénom. Elle est vraiment belle. » Je lui dit ça l’air de rien en attrapant mon paquet de cigarette et revins vers lui. C’est vrai, sa petite soeur à une véritable bonne bouille, même de loin. « Wow, j’arrive pas à y croire. J’ai enfin trouvé LA solution pour te faire parler sans que tu sois tendu comme un string. » Un petit rire m’échappe alors que je porte ma clope à mes lèvres. « Au moins, on est pareils sur ce point là. Mon frangin est tout aussi important pour moi. » Je jette un coup d’oeil vers sa petite soeur qui semble heureuse comme tout. C’est dingue, j’envie son innocence. Je propose quand même une clope à Yi Feng, par politesse même si je sens le rejet à quinze kilomètres.

C’est dingue à quel point j’en ai rien à foutre de la loi. Surtout celle des parcs aquatiques. J’avoue, j’irais pas jusqu’à planter un pétard dans le cul du maître nageur mais quand même, il y a tellement de monde et notre bassin est si reculé que je doute qu’on vienne nous embêter car on fume une petite clope dans notre coin. J’inhale la fumée avec une lenteur exaspérante, le regard fixé sur l’horizon, bien au de-là de la petite soeur de Yi Feng ou même de l’énorme ballon kitsch avec lequel elle joue. L’image de mon jumeau me traverse l’esprit. Il me manque terriblement mais je garde espoir : tôt ou tard monsieur pointera le bout de son nez après son long périple je ne sais où. A chaque fois qu’Andy partait, c’était comme si un trou se creusait en moi. Perdre un bout de soi-même, sa moitié quoi. Mais je devais faire avec, il est ce genre de mec après tout, toujours là sans vraiment l’être. Je croise les jambes sur le rebord du bassin et clope aux lèvres, j’entreprend d’essorer mon énorme tignasse en écoutant attentivement Yi Feng parler de sa soeur. C’est dingue à quel point il l’aime. Je l’envie presque mais je le comprend à vrai dire : Andy et moi c’est du pareil au même.  La frangine s’approche et se penche à l’oreille de Yi feng, je ne comprend absolument rien de ce qu’ils se disent. C’est dans ces moments là où je regrette d’avoir pris l’option Français plutôt que Chinois m’enfin, au pire j’en crèverais pas. Même si ma curiosité me pique, je cligne des yeux et rattrape ma cigarette sur le point de tomber. Avalant mon jus de fruit cul sec, je me la joue à la fengman en improvisant un cendrier avec mon verre, histoire de ne pas foutre de la cendre de partout dans l’eau.

Jouant avec mes orteils sur la surface de l’eau, je leur jette un regard à la dérobée : Ses yeux, c’est dingue à quel point ils sont beaux. Pour une fois que je ne fantasme pas sur Monsieur Long, c’est sa petite soeur qui attire mon attention alors qu’elle part. La douceur de son frère envers elle me déstabilise, je meure d’envie qu’il replace une de mes mèches à moi aussi. M’enfin, dans mes rêves les plus fous ouais. Hochant la tête avec un sourire pour tout de même saluer la jeune fille je plante mon regard dans celui de mon Prince bridé alors qu’il tourne son visage vers moi. Oh ça oui, je l’ai bien remarqué ce pouvoir apaisant qu’elle à sur toi. Tout le contraire de… Bah moi. Je me mordille les lèvres alors qu’il me questionne. Un fin sourire plein d’amour se dessine sur mes lèvres et je baisse les yeux sur l’eau qui est secouée par les mouvements de mes jambes. « Oui, enfin, un frère jumeau. Andy. C’est un peu comme mon âme-soeur. Mon double. » Je tire une latte sur ma cigarette puis lui lance un petit regard à travers un sourire amusé : « Moi, au masculin. En gros, ton deuxième pire cauchemar. » Un rire s’échappe de ma gorge alors que je balance ma tête en arrière avant de poursuivre. « Mais je comprend l’amour que tu porte à ta soeur. Je me demande juste si après elle, tu es capable d’aimer une autre femme ? » Un sourire malicieux et un petit regard sur le côté, je me retiens de pouffer de rire. Haa, c’est comme si taquiner ce bellâtre allait être l’un de mes passe-temps favoris. Je fini par écraser ma clope à moitié consumée dans mon verre, entre deux cartiers d’orange, puis m’allonge sur le dos, les jambes sur l’eau et la colonne sur le sol mouillé de la piscine. « Sinon… Tu as entendu parler de la soirée des Spades ? » Je change de sujet comme si de rien n’était, car si on commence à me lancer sur Andy, je pourrais en parler pendant des heures et des heures sans m’arrêter. Puis après tout : je n’ai qu’un souhait, c’est de voir mon bel étalon à cette soirée.