wang qiao ju • can't hear the sound of your voice over my fabulousness

my story ₪ Il venait à peine de sortir du ventre de sa mère que, déjà, les caméras étaient braquées sur lui. Être le fils unique d’une célèbre chanteuse avait ses avantages, surtout lorsqu’il s’agissait d’exposer le jeune bambin un peu partout. Inutile de vous mentionner que Qiao est né avec une cuiller d’argent entre les lèvres. Il fit plusieurs apparitions aux côtés de sa mère, fut l’égérie de certaines marques de vêtements d’enfants pendant un bon moment. Tout le monde voyait le petit Wang devenir très grand, prendre la relève de sa mère lorsque celle-ci ne serait plus en mesure de performer. Son exposition au grand public, à la grande scène se fit un peu trop rapidement. À l’âge de trois ans, sa mère l’inscrivit à un concours de chant, suivit d’un concours de beauté et un de danse et il se classa dans les trois premiers à chaque fois. Tout indiquait une carrière du tonnerre, un succès incontestable.

Qiao ne voyait pas les choses de la même façon. C’était amusant un instant. C’était valorisant de voir sa mère, dans l’assistance, une larme à l’œil tandis qu’il recevait le trophée ou le ruban, babiole qui finissait par pourrir au fond d’une boîte. Mais lorsqu’il atteint l’adolescence, ça n’avait plus rien d’intéressant. C’était surtout une porte grande ouverte pour les autres jeunes de son âge qui avait envie de s’en prendre à plus faible. Le petit gosse de riche, fils à maman, qui faisait des courbettes sur une scène dans le but de gagner un petit ruban. C’était très chic tout ça. C’est surtout très gay. Ses camarades de classe utilisèrent cette porte un peu trop souvent pour le rabaisser et le mettre à l’écart. On dit souvent que les riches s’en prennent aux plus pauvres, mais ce n’est pas toujours le cas. Qiao se rendit compte que rester à la maison et recevoir des cours à domicile était bien plus. Confortable. Il n’avait pas besoin de qui que ce soit d’autre. Il se suffisait à lui-même. Donner des ordres aux servantes, à ses professeurs, c’était bien plus amusant que de se faire cracher au visage par des pré-pubères sans cervelle.

À ses 18 ans, sa mère cru brillant d’étendre ses horizons, acceptant une offre de pouvoir se produire en Corée, le marché y étant favorable et le bassin de fans étant toujours grandissant. La famille déménagea sans poser plus de questions. Qiao laissa de côté tout ce passé et se forgea une nouvelle image. Qui aurait bien pu le connaître ici, de toute façon. Il réintégra une école normale, se fit des amis normaux. Il prit la voix de la science plutôt que celle du divertissement, contre la volonté de sa daronne. Elle comprit qu’elle ne pouvait plus le tenir en laisse. À voir comment il lui tenait tête, à quel point il pouvait rapidement lui faire une crise, elle le laissa faire ce que bon lui semblait. Elle le laissa voler de ses propres ailes, le laissa aller au gré de ses envies.

Ce n’était peut-être pas la meilleure idée du monde. Une jeune homme hautain, demandant, princesse comme il l’était devenu n’était pas le plus adapté socialement. Essayer tout ce qu’on lui proposait? Fine. Sécher les cours? Fine too. C’est bien plus amusant. Ça met du piquant dans une journée. Et pourtant, il sembla trouver une stabilité en intégrant l’université en sciences, plus précisément en Chimie. C’est ce qu’il adorait, ce qu’il avait toujours voulu faire. Jusqu’à ce qu’on lui demande participer à un cover d’une chanson qui était populaire, trois ans plus tôt. Il eut la piqure. Son passé le rattrapa et, dès qu’il le pu, ouvrit sa propre chaîne youtube. Il y poste régulièrement ses covers, en danse et en chant. Il changea même du cursus pour entrer en arts du spectacle, gardant toutefois la chimie en mineure. Il ne qualifierait toutefois pas sa vie de stable, au contraire. Elle est faite de hauts et de bas continuels auxquels il doit faire face et il s’en donne à cœur joie.