the city can't hold us Δ

Le trèfle avait sa liste froissée dans les mains, les sourcils froncés. Genre il fallait qu'il aille jusqu'en ville pour acheter deux bouquins que la bibliothèque de la fac n'était même pas capable d'avoir. Comme si ils n'avaient pas revenus suffisants pour acheter ces livres eux-mêmes et leur éviter le parcours jusqu'à la librairie la plus proche, ainsi que de sortir trois pièces pour ce dit-bouquin. Il aurait pu, il s'en serait abstenu. Mais son professeur principal avait insisté et souligné pendant plus d'un quart d'heure que ce livre était important non seulement pour cette année, mais aussi pour les prochaines. Alors voilà, merde, il se retrouvait lâché en pleine nature, dans la foule de la ville qui vivait à son rythme, en ignorant tout du système animal qui régnait la fac de la ville. Une grosse blague à ses yeux, qui se transformait rapidement en frayeur. Il lui fallait quelqu'un qu'il connaissait pour l'accompagner jusque là-bas, histoire qu'il soit certain de revenir en un seul morceau. Parce que se connaissant, il était capable de s'arrêter sur un banc pour piquer une sieste, et se faire voler toutes ses affaires sans rien comprendre. Expérience vécue. Avec un soupir fatigué, il saisit son portable, pour fouiller son répertoire. Lawliet devait être occupé à autre chose qu'à acheter des bouquins de chimie, il n'allait pas l'embêter pour ça. Son pouce s'arrêta sur le numéro de Darya, et après un moment d'hésitation, il se décida à l'appeler. Elle était, après tout, de la même espèce que lui. « Darya, c'est moi, Min Gyu. Bon, je sais pas si t'as le temps ou si t'es occupée, mais je dois aller acheter des bouquins en ville. Je me disais que tu pourrais venir ? Et non, c'est mort, je ne vais pas te supplier à genoux pour ça, rêve. » Il roula des yeux en parlant, exaspéré. Parce qu'entre elle et lui, il n'arrivait jamais à discerner le plus mou. « On ira s'acheter des trucs à grignoter après, si tu veux. Et je payerais pour toi, aussi. Donc, ça marche ? Okay, je te retrouve à la sortie de la fac alors. Et t'avise pas de te rendormir dés que j'aurais raccroché. » grogna-t-il avant de joindre le geste à la parole. Il ne lui restait donc plus qu'à attendre que la jeune femme ne se pointe.

ootd + darya, elle aime pas trop l'université. elle entre en classe et elle sourit, elle a beau sourire, mais elle n'écoute pas. elle fait juste acte de présence pour faire l'élève modèle. l'élève modèle, celle qui ne sèche pas. elle peut pas se demander à quoi ça sert. contrairement au lycée, ce qu'elle a choisi c'est ce qui pourrait correspondre à son avenir. enfin, elle espère. alors elle est là à mourir dans son lit. là au moins, elle a pas à analyser l'acte 3 du malade imaginaire. elle est bien, tellement bien qu'elle pourrait y rester toute la vie. // min gyu l’appelle, il semble avoir besoin d’une flemmarde comme elle. min gyu c’est un ami. un ami trèfle. un ami comme elle, un ami qui aime aussi passer sa vie à dormir. des brident de leur conversation volent. son blabla semble vouloir dire « tu fais quoi aujourd'hui ? rien ? alors accompagne-moi. » elle l’interprète comme ça, elle a pas la foi de tout calculer. "min gyu. bouquins. ville. venir. supplier." c’est tout ce qu’elle a retenu. tous les deux ils sont pareils. elle sait jamais qui est le plus paresseux. elle sait jamais qui dort le plus longtemps. elle sait jamais combien de temps ça leur prend de se lever. « t’as de la chance que j’ai des livres à acheter aussi sinon je t’aurais tuer…. fin non, j’aurais pas eu la foi de cacher le corps et nettoyer les lieux du crime. » elle lâche ses mots sans aucune pitié. elle a la tête dans le cul. les cheveux tout emmêlés. aussi emmêlés que ses pensées. ses yeux s’illuminent quand ça parle de bouffe. « je payerais pour toi, aussi. » qu’il dit précisément. alors là, elle peut pas dire non. ça serait ridicule de refuser. du coup, elle accepte comme si elle est obligée. ok, elle a la flemme mais bon s’il paye ça a pas beaucoup d’importance. // l’appel se termine, elle se lave les cheveux, parce que même si on a la flemme, sortir sans se laver c’est crade. crade comme la société. elle prend pas la peine de se maquiller, elle se maquille en deux-deux pour finalement se diriger à la fac. même quand elle doit pas y aller, elle est obligée de s’y rendre… c’est pire que les ténèbres. pire que devoir aller à la messe. mais elle est obligée. // alors elle y est. elle voit pas vraiment où est le nain qui lui sert de pote, puis voilà. elle le voit tout là-bas parmi la foule. semblant se fondre dans la masse comme elle le fait si bien. elle se dirige vers lui, essayant de lui faire un sourire qui semble dire bonjour alors que son visage a l’air de dire je veux mourir. elle met ses mains dans ses poches, mettant une mèche de cheveux derrière son oreille et c’est là qu’elle lui dit « bon on y va ? comme ça on mange après. »

tenue + La voix de la trèfle est plutôt rauque, et Min Gyu reconnait ce ton de voix entre mille : c'est celui qu'il a généralement après s'être réveillé d'une longue sieste plus fatigante que reposante. Darya c'est un peu son reflet féminin dans le miroir, pour tout dire. Les deux sont aussi fainéants l'un que l'autre, et il n'arrive jamais à déterminer lequel d'eux deux est le plus paresseux. Il avait déjà pensé à organiser une journée du sommeil avec elle, pour voir si elle se réveillait plus tôt que lui ou plus tard. Parce que son record de sommeil était tout de même 20 heures, et il avait une petite fierté à conserver, ce record il n'était pas d'accord pour devoir le donner à quelqu'un d'autre. En attendant son amie, il s'installa sur le bord de la barrière qui entourait la fac, laissant sa tête reposer contre le grillage métallique, ses yeux à demi-clos. Bordel, dire qu'à cette heure-ci, il devrait être occupé à enrouler les couvertures autour de son propre corps comme un sushi pour se préparer à une bonne nuit de sommeil. Mais voilà qu'il allait devoir se rendre dans une librairie pour acheter des bouquins de l'école, génial, franchement, il n'aurait jamais imaginé un passe-temps plus drôle que celui-là. Quoi qu'il ne détestait pas l'odeur des livres tout frais, lorsque les pages respiraient encore l'encre. Et puis, il y avait une ambiance relativement chaleureuse et familiale au sein des libraires, lorsqu'elles ne se trouvaient pas en grande surface. C'est d'ailleurs pour ça qu'il comptait emmener Darya à une boutique de livres de particulier, parce qu'il ne supportait pas les foules des grands magasins durant la journée. Il ne peut que rouler des yeux lorsqu'il aperçoit Darya, mais qu'elle le cherche encore parmi la foule d'étudiants qui sort de la fac.Sa petite taille resterait son plus grand défaut. « Eh bah putain, heureusement que je m'en fiche que tu sois maquillée ou pas, parce que je serais ton copain, j'aurais peur pour ma vie. » commenta-t-il en désignant son visage, qui respirait la mort. Il était plus que clair qu'elle venait de se lever, ça ne mentait pas ce genre de visage encore bouffi par le sommeil. Il acequiesce silencieusement lorsqu'elle parle de partir, ne cachant pas un sourire lorsqu'elle parle directement de manger. Ah, Darya Darya, tu ne changeras donc jamais. « On en est pas encore à là, mollo. » grommela-t-il dans sa barbe tout en vérifiant l'heure sur sa montre. La librairie était certainement ouverte à cette heure-là. Ils restèrent silencieux tout le long du chemin, elle somnolant lentement mais surement avec chacun de ses pas, lui bâillant à s'en décrocher la mâchoire en mettant un pas devant l'autre avec difficulté. Finalement, après ce qui parut une éternité, le duo de paresseux arrivèrent à la librairie, d'ou une lumière tamisée provenait.

ootd + elle l’attend. fallait qu’elle soit là à accompagner son ami et se motiver elle-même pour se rendre à la bibliothèque. la bibliothèque, elle a rien à faire là-bas. c’est pour les super intelligents , les assoiffés de savoir, les gens qui passent leur vie à lire. m’ouais, pas son truc. elle a pas trop sa place. c’est mieux la maison, c’est mieux le lit. ok, elle aime l’odeur des nouveaux livres mais là-bas ça pue. ça pue la mort. ça pue le vieux parfum de la bibliothécaire qui se lave trop, qui se parfume trop tous les matins, parce qu’elle oublie. elle oublie qu’elle a déjà pris son bain, elle oublie qu’elle s’est déjà parfumé, alors comme elle est toute seule, elle recommence parce qu'elle se souvient plus. darya, elle veut pas que maman finisse comme ça. // à cet instant, ses démons s’enfuient, gentille comme l’est, elle dit bonjour. mais bon, c’est mingyu, lui il s’en fout de la gentillesse, il est tout autant trèfle qu’elle alors il s’agit comme tel. elle rit à sa remarque. elle sait qu’elle ressemble à rien, qu’elle est super pâle, qu’elle a limite de se sentir aussi vivante que michael jackson. « le cadavre que je suis, t’encule tellement fort que tu pourras presque apercevoir satan en jouissant, cordialement. » qu’elle dit grossièrement avec son accent, affichant une bouille d’ange en le saluant avec son majeur. il l’avait bien mérité. alors ça se gêne pas. c’est ni une amie susceptible, ni son professeur, ni un enfant, alors elle a toutes les raisons du monde pour parler comme ça, puis y’a pas de mal. c'est que hong min gyu, trop fatigué pour comprendre le sens de sa vie. quand on apprend une langue, c’est toujours les insultes qui sont le plus vite mémorisées. et elle a pas tout mémorisé pour rien. // à sa réponse, elle est "triste". "triste" de savoir qu’ils en sont pas à l’étape nourriture, mais plutôt à l’étape livres. rien que d’y penser ça fait du mal à la boîte crânienne. du coup elle doit le suivre, elle veut que le trajet aille plus vite alors en fermant les yeux elle pense se téléporter, arriver super vite. c’est ridicule, mais elle s’en fout, elle reprend sa sieste inachevé en marchant. y’aura toujours monsieur sept pour la sauver si elle fait un pas de trop sur le passage piéton, il a intérêt. elle est trop jeune, trop jolie, trop pauvre pour mourir. alors elle mérite pas le décès, et elle mérite pas non plus sa place au ciel alors ça l’attriste. elle a pas encore réparé ses péchés, ça serait bête. ils arrivent finalement, elle se pose pas de questions, elle entre tête la première, puis se tourne vers l’autre flemmard. « tu veux que je t’accompagne, mon enfant ? » lui demande-t-elle en lui faisant un grand sourire, qu’on pourrait même plus voir ses yeux bridés. c’est le genre de sourire hypocrite. le genre d’expression que font les mères de GANGNAM super-protectrices.

tenue + Il était plutôt rassuré vis-à-vis du fait que Darya l'accompagne bien contre son gré à la librairie. Parce que si elle avait refusée, cela n'aurait fait que le décourager encore plus, et il aurait surement fini la journée roulé en boule dans son lit, pour regretter tous les choix dans sa vie le lendemain matin, en arrivant à son cours de chimie les mains vides. En même temps, quelle idée de leur demander d'acheter des bouquins contenant des formules que soit ils connaissaient déjà, soit ils n'utiliseraient que pour deux séances de cours, et encore. Franchement, ce genre d'occasion lui donnait envie de dénoncer l'abus de pouvoir du bahut, mais ce serait comme s'élever contre le système des cartes : inutile. Un sourcil se hausse lorsqu'il la voit lever son majeur dans sa direction, accompagné de paroles peu charmantes pour une demoiselle de son genre. Mais franchement, brisons là les stéréotypes : des filles de son genre n'étaient pas charmantes. Elles étaient vulgaires et familières avec tout le monde, ressemblaient à des paillassons quand elles se levaient le matin et ronchonnaient h24. C'était le genre de fille avec qui Mingyu appréciait gâcher son précieux temps de sommeil avec. « Si Satan a la gueule d'un beau mec, je suis pour. Par contre pour la partie avec toi, je suis moins chaud. » répliqua-t-il, toujours aussi sarcastique, mais cette fois-ci avec un sourire caché au coin des lèvres. C'était toujours aussi drôle que de converser avec un individu comme Darya, franchement, ça changeait clairement d'horizon. Rapidement, trop rapidement même, ses pieds lui font mal et il se retrouve à jurer silencieusement contre ses nouvelles pompes. Il aurait su qu'elles étaient trop petites pour ses pieds de minimoy, il n'aurait pas dépensé ses économies pour les acheter. Triste vie, n'est-ce pas, que d'avoir la flemme de demander une autre pointure à un vendeur histoire de ne pas se faire rouler dans la farine. Il était décidément temps qu'il apprenne à gérer sa flemmardise, parce que ça risquait de lui poser de gros gros soucis plus tard. Lorsque Darya reprend la parole, le trèfle ne peut que rouler dramatiquement des yeux à sa connerie, exaspéré. Surtout en voyant le froncement de sourcils du type un peu plus loin dans la boutique, qui l'a entendu et qui semble calculer mentalement à quel âge la jeune femme avait bien pu avoir un bébé comme lui et si c'était même humainement possible. « Je me serais déjà suicidé depuis longtemps si j'avais appris que tu étais ma mère, urgh. » En posant ses mains dans son dos, il poussa la jeune femme dans la boutique, pour entrer lui aussi. Il relut soigneusement les titres des livres dont il avait besoin, considérant un instant l'idée d'aller les donner au caissier pour que ce dernier les trouve pour lui. Sauf que ça risquait de lui bouffer énormément de stamina pour ça. Avec un haussement d'épaules, il commença à longer les rangées de bouquins, la bouche ouverte tout en lisant doucement les noms des livres qui attiraient son attention. Il n'y avait plus qu'à espérer que les livres qu'il cherchait soit dans cette boutique. Ah, et aussi que Darya ne se perde pas.