« Hallelujah ! » Ahin soupire tout en s'étirant. Il a enfin bouclé ce fichu devoir en linguistique – option qu'il avait prise parce que cela avait l'air intéressant... ma foi – sur lequel il a passé toute l'après-midi. Puis un blanc se fait dans son cerveau... Que faire ? Ce soir il bosse, mais après ? Ça ne l'arrête jamais après tout. Soudain, un sourire illumine son visage tandis que ses mains se parent automatiquement de son téléphone portable pour envoyer un message à une très jolie demoiselle : Hyeri. Cette fille est... Réellement, il ne sait pas comment la décrire mais elle le marque, à chacune de leur rencontre, elle laisse au jeune comédien une forte impression. Elle possède un charisme incroyable, un sourire sublime et un corps, mes aïeux... Néanmoins, il ne la cerne pas, tous deux ne se comprennent pas. Et même s'il meurt d'envie de la revoir, une pointe appréhension se fait sentir. Hyeri est versatile, un jour c'est oui, l'autre jour c'est non. Et Ahin, en bon couillon, fonce à chaque fois mais pourquoi ? Il ne sait pas, ou alors il nie, ça revient au même pour lui, rien de sérieux entre eux, vraiment... Pour de vrai ? Revenons-en à nos moutons, le blondinet envoie un sms à la blondinette pour l'inviter à faire la fête dans la boîte où il travaille après son service. Il n'a pas à attendre longtemps qu'il reçoit une réponse positive. Il ne réfléchit pas plus longtemps et file sous la douche pour se préparer, c'est rapidement qu'il se fait beau. Une fois les les vêtements, accessoires enfilés, il secoue sa tignasse afin de lui donné un effet de volume, se met un léger ton de parfum et le voilà prêt à tout ce soir.

Cela fait quelques bonnes heures qu'il travaille le p'tiot, qu'il sert des verres à des couples mielleux, à des célibataires aigris, ou au contraire, chauds comme la braise, qu'il les accompagnes de clins d’œil tueurs et de sourires charmeurs. Il aime vraiment ce travail, c'est amusant, intéressant, plein de rencontres. Ah In a son petit fan club qu'il se dispute avec son collègue qui objectivement, n'est pas moche non plus. C'est à qui aura le plus de votes et c'est chaque soir de service pareil. Soudainement, Ah In s'avance vers une cliente machinalement : « Que puis-je vous... » Il reste stupéfait quelques instants. Hyeri se tient devant lui, magnifique. Excentrique comme à son habitude mais c'est une belle extravagance et non pas ce goût marginal pour les choses laides. Il déglutit un instant avant de reprendre constance. Il se le doit, il faut impressionner cette belle demoiselle. Un joli sourire de Don Juan et le voilà qui joue du checker habilement, y mélangeant la potion adéquate demandée par la beauté qui se tient devant lui. Il rempli le verre et le tend à Hyeri « Offert par la maison, on peut pas faire payer une beauté pareille ! » Il lui sourit, arrangeant par la même une mèche de cheveux de la demoiselle, faisant s'outrer quelques unes des fans qu'il se coltinent. « J'ose croire que tu t'es faite aussi belle rien que pour mes jolis yeux. » Un sourire de plus, il ne peut s'en empêcher, quoiqu'il soit un peu frustré de ne pouvoir la rejoindre de l'autre côté du bar de suite, il lui reste un quart d'heure et il sent soudainement qu'il va être long.

Son timbre de voix lui a manqué au Ahin. La remarque de la belle Hyeri le fait sourire niaisement. Bien sûr que le blondinet est heureux d'entendre qu'une demoiselle s'est pouponnée pour lui, surtout quand cette demoiselle est Hyeri. Il l'observe sans une réelle retenue, sans se cacher, lorsqu'elle pose ses lèvres sur le verre. Oh ! Qu'il l'envie ce verre, il aimerait bien que ce soient ses propres lèvres qui le remplacent. Malheureusement, il n'a pas vraiment le temps de se perdre dans sa contemplation de l'Aphrodite qui se tient devant lui. Le Kang se doit de terminer son service, et en beauté s'il vous plaît, pour plus de pourboires et pour une plus grande satisfaction personnelle. C'est ainsi qu'il se dirige vers des clients... essentiellement des clientes venues au comptoir commander une boisson. Et son stratagème reprend son cours, clin d'oeil tueurs, sourire charmeur, voix mielleuse. Et ça fonctionne, les pourboires coulent à flot, ses poches se remplissent et son ego se gonfle.

Néanmoins, cette douce joie s'estompe dès le moment où il n'aperçoit plus la blonde au bar mais sur la piste de danse entrain de chauffer d'autres mâles que lui. C'est quoi ce manège ? Elle joue à quoi ? Pas content, pas du tout content, Ahin tente de retenir sa colère. Franchement, c'est un mec cool le Alain, tranquille, pas chiant pour un sous mais il s'est donné la peine d'inviter la demoiselle, de la charmer quelques peu, lui faisant connaître son intention de rester avec elle cette soirée, alors pourquoi elle s'en va voir ailleurs ? C'est un comportement que le damoiseau ne cautionne pas et même mieux, plus du tout. Non, il ne l'a pas entendue dire qu'elle s'en allait s'amuser mais ça ne l'aurait très certainement pas adouci. Plus que cinq minutes à tenir et il pourra défoncer ce mec qui ose toucher sa blondinette.

Il a finit, un dernier sourire aux demoiselles, faisant bien exprès de lancer un regard provocateur a celle qui est censée l'accompagner pour lui faire comprendre qu'il n'est pas content. Il salut son collègue qui lui n'a malheureusement pas terminé son service, et s'en va rapidement aux vestiaires pour se rafraîchir. Deux minutes, pas plus, il en sort et se dirige d'un pas décidé vers la piste de danse. Hyeri y est toujours, tant mieux. Il s'approche d'elle et de ce pot-de-colle qu'elle se traîne avant de le dégager sans douceur. « Elle est avec moi, tu la touches encore une fois, t'es mort. » Fort heureusement pour le comédien, le mec a décidé de lâcher la prise de suite, ne souhaitant certainement pas se battre pour une donzelle. D'un côté, il fait bien parce qu'Ah In lui, est bien buté là-dessus, elle est à lui, point. Sans un regard vers la jeune femme, il la tire par le poignet vers un carré vip – il peut se le permettre, c'est gratuit pour lui – et s'approche d'elle, furieux. « Tu joues à quoi là ? T'es venue pour moi alors tu vas pas danser avec des connards ou dans ce cas là, fallait pas venir. » Il la lâche tandis qu'il s’assoit sur l'un des canapé, incapable de se décrisper pour le moment.

Ahin boude, grogne, est grincheux comme pas possible. Il a pas envie d'écouter ses excuses qu'il trouve bidon. C'est son job après tout, de faire payer les clients pour de la boisson et son patron a bien précisé que s'il fallait charmer, il fallait charmer point. Ça ramène bien plus de pognon. Il se demande bien lui, comment elle ferait si elle avait ce genre de job. Quoiqu'il ne veut pas imaginer, ça le foutrait en rogne de la voir comme ça. Mais au pire, il serait indulgent envers lui-même et éviterait de faire la stupide erreur de venir avant la fin du service de la demoiselle. Avachi contre le canapé, les bras le long du dossier arrière, le voilà qui soupire. « Comme tu le dis, c'est le boulot et y a rien de sincère! Ça me rapporte du fric, ce fric que j'utilise pour payer mes études, ma chambre, ma bouffe, mes passions et très certainement pour te payer un verre ce soir! Donc de quoi tu te plains? » Question rhétorique puisqu'il n'attend pas de réponse en réalité. Encore une fois il soupire. « Si t'es jalouse, c'est pas une raison pour aller voir ailleurs... » Il est inconcevable pour lui de revivre le genre de situation qu'il a vécu avec Slive. Un peu trop lent à la détente, il se prend un coussin en pleine face. De la fumée sort presque de ses oreilles. Il se lève d'un bond, furieux et se place devant Hyeri. « C'est qui l'idiot ici? C'est moi ou celle qui se plaint alors qu'elle a fauté en première? » Il se rassoit, vraiment énervé. Il regarde autour de lui avant de s'allumer une cigarette, c'est tranquille ici, personne n'ira crier parce que monsieur défonce la santé de tout le monde avec de la fumée toxique. De toutes manières, il en a besoin, trop stressé. Le damoiseau attend quelques minutes avant de zieuter la demoiselle et de demander d'un ton quelque peu sec - mais ça n'est pas voulu : « T'es calmée? c'est bon? »

Ahin ne répond pas et ne compte la faire. La clope au bec, la main libérée ballante, le regard accroché aux néons à un tel point qu'il commence à avoir mal au crâne. Plusieurs soupires sortent involontairement d'entre ses lèvres. Néanmoins, ce silence l'oppresse, le stresse. C'est pourquoi le blondinet demande à la demoiselle si elle est calmée et elle a quelque peu raison de lui répondre de la sorte. Si lui est calmé? Il ne sait pas. Le jeune homme hausse les épaules en guise de réponse. Par la même, il termine sa cigarette qu'il écrase dans un cendrier de fortune - un petit bol à cacahuètes vide.

Puis soudainement Hyeri s'allonge, laissant ses formes épouser le canapé. La vue de ses longues jambes perturbe le comédien, la ligne de sa poitrine le rend bouillant et son visage pensif l'attire. Elle se met à parler, il l'écoute attentivement. Les propos de la demoiselle percutent le blondinet, il se sent coupable. Un soupire de plus dépasse la barrière de ses lèvres. Il s'avance alors vers elle, agrippe son poignet et la tire vers elle, l'obligeant à ce qu'elle s'assoit sur les genoux de ce premier. Ses mains se posent sur les hanches de la demoiselle. Il ne sait pas trop s'il a le droit de faire ça, mais sur le coup, il s'en moque. Ahin veut Hyeri près de lui. « Pardon... Mais je supporte vraiment pas ce genre de comportement. Si t'avais attendu ne serait-ce que cinq minutes, tu aurais compris que j'en ai qu'après toi. »

Ah In se sent mieux, se sent bien. Après tout, l'Aphrodite qu'il a attiré contre lui ne l'a pas repoussé. Ayant un peu chaud, il sent son coeur jouer au plus malin avec lui, battant quelques fois plus vite, d'autres fois, se stoppant net pour mieux reprendre la cadence, tout ça dans un laps de temps vraiment trop court. Hyeri semble même plutôt réceptive à se rapprochement et ça n'est pas pour rendre mécontent le blondinet. Puis leurs lèvres se croisent dans une rencontrent succincte mais douce, chaude. Ah In profite, savoure silencieusement ce joli baiser. Il aurait pu en réclamer plus, se plaindre pour en obtenir un nouveau mais quelque peu mâture pour une fois, le jeune ne souhaite pas froisser sa belle et la suit docilement sur la piste de dance. C'est assez de drôle, de savoir que la boîte de nuit est l'un des endroits qu'il fréquente le plus - dû à son travail et aux soirées - et qu'il n'a toujours pas améliorer sa façon de danser. Puis de toutes manières, il ne pourra pas danser trop longtemps, son genou le rappellera à l'ordre au bout d'un moment.

Le jeune homme sourit à la demoiselle alors qu'elle se colle à lui sur la piste de danse. Peu enclin à ce que quelqu'un approche sa blondinette, il referme son emprise sur elle en enroulant ses bras autour de ses hanches. « Comment je pourrai refuser cette demande?» La musique est sensuelle, lancinante, vraiment encline à ce que les deux tourtereaux se collent l'un contre l'autre et commencent à avoir chaud. Du moins, c'est bien ce qu'il se passe chez Ah In, son sang commence à bouillir tandis que peu à peu, le regard de la demoiselle le charme. Il ne peut s'en empêcher, c'est à son tour d'aller quémander les lèvres de la jolie jeune femme, dans un baiser un peu plus fougueux que le précédent. Il marque son territoire en quelque sorte, mais aussi, il réalise l'une de ses envies. Ses mains se font quelques peu baladeuses sans même qu'il ne s'en rendent compte, Hyeri est bel et bien à lui. « J'suis chanceux ce soir~ »

Ça fait longtemps, qu'Ahin n'a pas ressenti cette douce chaleur propre à ce genre de sentiment qu'il ressent, qu'il renie complètement. En effet, même s'il a longtemps couru après Karen, il n'a jamais pu connaître cela avec elle, parce que la jeune femme ne lui en a jamais donné l'occasion. Et tant mieux, d'un côté, sinon il n'aurait pu vivre ça avec Hyeri, et dieu qu'il apprécie ça, se perdre dans la douceur d'une étreinte féminine, accueillante, chaleureuse. Néanmoins, cette sensation qui lui fait perdre la tête l'effraie tout autant. Certes, il ne juge pas aux premiers regards, voire même jamais - seulement quand on lui fait du mal - mais la peur qu'on le trompe à nouveau est bel et bien présente, plus que jamais même. Et c'est pourquoi il n'ose se prononcer sur l'étendue des sentiments qu'il éprouve pour la blondinette qu'il tient entre ses bras.

Après leur baiser, Hyeri incite le roi des coeurs à profiter de la situation, et c'est bien ce qu'il compte faire. Pour une fois qu'elle ne le fuit pas - mais rien n'est encore gagné, malheureusement. De toutes manières, Ahin n'est pas du genre à se reposer sur ses acquis. C'est au tour de la belle d'aller chercher les lèvres de son prince, requête qu'il accepte docilement. Ce baiser est plus furieux, bien plus passionné que les précédents. Ses mains se tiennent soudainement fermes contre les hanches de la blonde alors que tout son corps chauffe. Ils doivent arrêter là, ou alors il ne saura plus se contenir. Hyeri a du soudainement lire dans ses pensées parce qu'elle se recule un petit peu pour lui demander qu'ils s'éloignent tous deux. A vrai dire, Ahin non plus, n'a pas très envie de rester là. Sans un mot, il la tire vers le comptoir où il demande à son collègue de lui filer une bouteille discrètement, le remercie, cache la bouteille comme il peut, et reprend sa route, toujours la main de Hyeri dans la sienne pour finalement sortir de l'enceinte de l'établissement. « Y en a plus pour longtemps. » Ils marchent encore une dizaine de minutes pour se retrouver dans un petit parc reculé, abandonné en ce vendredi dans la nuit tardive. Ahin s'assoit sur un banc et fait en sorte que Hyeri le rejoigne, une nouvelle fois sur ses genoux. La bouteille posée à côté, c'est si jamais ils ont soif. Mais la maintenant, il veut la serrer dans ses bras, juste ça, et ne se gêne pas pour le faire. « Ici c'est bien? T'as pas trop froid? » Il lui caresse les cheveux, un peu en manque de tendresse. « Un jour tu me feras à manger? » demande-t-il soudainement d'une voix mignonne en l'observant avec une tête d'aegyo. Oui, il a eu une envie subite d'être espiègle, allez savoir pourquoi.

Les voilà dans ce parc désert, où l'air est frais mais où l'ambiance est plutôt chaude. Ahin en profite, d'avoir Hyeri entre ses mains, pour une fois qu'elle glisse pas, qu'elle ne fuit pas, il savoure cet instant. Ses mains caressent tendrement le dos de la demoiselle alors qu'il lui réclame présentement qu'elle lui fasse à manger dans les jours à venir. Il se pince les lèvres, c'est que ça met l'eau à la bouche. « J'ai hâte... » Alors que Hyeri le fixe, Ahin joueur, coquin, lui laisse quelques baisers sur la joue, puis dans le cou, des chastes, des rapides, des quémandeurs. Finalement, la demoiselle lui pose une question perturbante. Une question à laquelle il n'a pas très envie de répondre, parce que ça serait se révéler. Mais elle attend, il faut trouver une solution. Le blondinet pose sa main sur la joue de la blondinette et laisse un blanc s'installer après cette question, son regard fixe celui de la belle et se perd dedans. « Je crois... que c'est plus fort que moi... » Il laisse un soupire d'aise sortir d'entre ses lèvres et c'est à son tour. « Et toi? Pourquoi tu me fuis parfois? »